Adaptation des cours en classe entière
L'une des difficultés est la conduite d'une classe mixte. La progression n'a pas été modifiée. L'organisation d'un soutien particulier permet à l'enseignant de s'intéresser à tous les élèves du groupe classe pendant les cours. Avant les cours : La préparation
La transcription des textes, des schémas et des graphes par le SIDVA demandant en général une semaine, il est souhaitable de planifier la progression du cours sur plusieurs semaines. Les changements de dernière minute dans la progression obligent l’enseignant à réaliser lui-même certains schémas en relief et certaines transcriptions de textes. Structure des cours :
Autant que possible le cours doit être très structuré de manière à ce que l’élève puisse retrouver les différents paragraphes. Les retours en arrière étant délicats à gérer sur un bloc note braille, le cours doit être présenté de la manière la plus linéaire possible. Les moments du cours spécifiquement consacrés à l’élève sont à prévoir au mieux et une activité peut être proposée en parallèle aux autres élèves afin qu’ils travaillent en autonomie.
Activités:
Il faut essayer de prévoir la durée de l’activité pour l’élève et sa durée pour l’élève voyant. Il peut être utile, dans certains cas, de prévoir une activité complémentaire destinée aux élèves voyants ou une correction destinée à l’élève non voyant.
Schémas et graphes :
L’élève ou l’enseignant ne pouvant pas réaliser facilement un schéma ou un graphe en relief durant les cours, la réalisation des documents en relief doit donc être anticipée. La lecture d’un graphe ou d’un schéma étant relativement longue, il est souhaitable que l’élève découvre, avant les cours, les représentations en relief les plus compliquées soit avec l’enseignant lors de séances de soutien organisées au lycée ou soit avec un tiers voyant (parents par exemple) disposant du schéma « en noir ».
Le multimédia
Pour utiliser des simulations informatiques, des vidéos ou des diaporamas lors des cours en classe entière, il faut essayer de prévoir des schémas en relief ou des textes au format .txt.
Pendant les cours : Le déroulement
Les classes de seconde, première et terminale dans lesquelles notre élève a été scolarisé comportait toutes les trois entre 28 et 30 élèves. Cet effectif limité permet de lui consacrer davantage de temps et facilite grandement la gestion de la classe lors des cours en classe entière.
Le vocabulaire utilisé par le professeur :
L’emploi de mots comme « voir », « observer »ou « viser » peut ne pas sembler approprié. Un spécialiste du SIDVA 91 a expliqué que les déficients visuels ont une autre manière de « voir », ils se construisent des représentations mentales différentes donc il ne faut pas hésiter à utiliser les mots cités ci-dessus. Certains élèves déficients visuels ont une représentation mentale des couleurs ce qui facilite notamment l’étude des spectres.
La prise de notes : Même avec un cours rédigé fourni en début de séance (ou avant), A... prend des notes pour faciliter la mémorisation et la compréhension. L’enseignant doit :
- préciser les moments d’écriture au tableau ;
- dire (et répéter) à l’oral tout ce qui est écrit au tableau (par exemple lors de l’introduction de la vitesse volumique d’une réaction
 , on indique que v est égale à l’inverse du volume V multiplié par le rapport dx sur dt)
- insister sur la position des indices, des exposants (par exemple pour la représentation AZX, il faut indiquer que A se trouve en exposant en haut à gauche de X et Z en indice en bas à gauche de X);
- spécifier clairement la ligne et la colonne à compléter lorsqu’on remplit un tableau d’avancement
- aller vers l’élève lors de l’introduction d’une formule, d’un caractère spécial (lettre grecque r pour le symbole de la masse volumique par exemple) ou d’une relation compliquée afin de vérifier sa prise de notes sur l’affichage « en noir » de son bloc note.
Réalisation ou utilisation d’un graphe ou d’un schéma :
Si ces documents ont été donnés et présentés à l’élève avant le cours, il faut insister sur la description orale du schéma ou du graphe lors de sa réalisation au tableau puis retourner vers l’élève afin de vérifier qu’il fait bien le lien entre la description qu’il vient d’entendre et la représentation en relief qu’il touche.
Dans le cas contraire, il faut veiller à ce que l’élève suive la construction réalisée au tableau. La représentation en relief ne lui est donnée que lorsque la construction au tableau est terminée. L’enseignant aide l’élève à lire le schéma : cette opération pouvant être relativement longue, il faut veiller à ce que les autres élèves soient occupés pendant cette lecture. Les activités et exercices :
L’élève peut réaliser les activités proposées à la classe pendant les heures en classe entière. Il répond aux questions posées sur son bloc note et participe à la réflexion collective. Il peut aussi aider des camarades en difficulté ce qui est pour lui une source de valorisation. Si l’activité est longue et/ou demande la réalisation de nombreux calculs, il ne pourra pas garder le même rythme que ses camarades. Il risque de ne pas pouvoir terminer l’activité ou ses camarades risquent de se trouver inoccupés. Par exemple dans l’activité sur la comparaison des comportements des acides entre eux et des bases entre elles en solution aqueuse (texte adapté), les autres élèves avaient terminé l’activité alors que l’élève déficient visuel n’avait pas abordé les calculs concernant les bases. Une correction de l’activité ou une activité complémentaire destinée aux élèves les plus rapides doit être prévue. La correction des exercices ou des activités par les élèves au tableau était aussi exprimée oralement.
Utilisation de texte à trou :
Si le texte à trou (exemple sur la radioactivité) a été transcrit en format .txt (transcription de l’exemple), l’élève peut compléter les textes à trou. Il est néanmoins gêné et perd beaucoup de temps dans son déplacement dans le document. Cet inconvénient est particulièrement gênant lors de la correction collective : il ralentit le rythme de la correction ce qui peut entraîner une baisse d’attention de la classe. Une correction peut être distribuée à l’élève mais elle l’empêche de proposer ses réponses et de les discuter avec l’enseignant ou avec les autres élèves. Une reprise des notes par l’enseignant après le cours est peut être préférable à la distribution d’une correction (notes prises par l’élève avant puis après correction).
Utilisation du multimédia:
L’utilisation de ce type d’outil est délicat. L’élève n’a pas accès au support visuel, l’enseignant doit compenser ce manque d’informations par une lecture (et souvent par des relectures) des informations portées sur des diapositives ou des animations ( histogrammes ou courbes représentatives de la quantité de matière en fonction de l’avancement etc…). Ces répétitions provoquent une baisse d’attention de la classe. Afin de pallier cet inconvénient, un support écrit peut être donné à l’élève au début de la présentation. L’élève est ainsi soulagé du travail de prise de notes et peut plus facilement suivre la description des diapositives.
Pour ce qui est de l’utilisation d’une simulation, l’étude préalable de schémas en relief reprenant les principaux résultats de la simulation permet à l’élève de comprendre la description de l’enseignant et de participer aux conclusions. Si en revanche, les schémas n’ont pas pu être étudiés avant les cours alors l’enseignant doit procéder à des pauses dans la présentation de la simulation aux élèves voyants et étudier les schémas en relief avec l’élève. Il est alors souhaitable de veiller à ce que les élèves voyants aient une activité pendant ces pauses. Expérience de cours :
Les expériences de cours sont décrites oralement avec une grande précision afin que l’élève puisse les interpréter. Après le cours : le suivi
L’élève commet de nombreuses fautes de frappe lors de sa prise de notes. Il reprend et met en ordre ses notes chaque soir. L’enseignant peut l’aider dans ce travail en corrigeant lui-même les notes prises par l’élève, en lui donnant un fichier .txt contenant ses notes de cours de manière à ce que l’élève ait un support auquel il puisse se référer ou en reprenant avec lui les notes prises lors d’une heure de soutien. |