Né dans les années 1970 de la volonté de réduire l’échec scolaire, en particulier chez les élèves les plus fragiles issus de milieux défavorisés, l’enseignement explicite s’est peu à peu installé parmi les pratiques pédagogiques, notamment dans les systèmes éducatifs cherchant à s’appuyer davantage sur les données probantes (Canada, États-Unis, Australie puis France plus récemment). Largement documenté par la recherche en pédagogie et en sciences cognitives, l’enseignement explicite vise à favoriser la compréhension, l’engagement et la réussite des élèves dans leurs apprentissages.
Cet article a pour objectif de dresser une première présentation des principes de l’enseignement explicite au secondaire. Il ne s’agit en aucun cas de présenter l’enseignement explicite comme un modèle unique ou exclusif devant remplacer les autres approches pédagogiques, mais comme une démarche à ajouter au répertoire des pratiques d’enseignement. Il s’agit d’un outil supplémentaire fondé sur la recherche, que chacun pourra s’approprier et adapter à son style, à son expertise et aux besoins de ses élèves.
Qu’est-ce que l’enseignement explicite ?
L’enseignement explicite se caractérise par son caractère structuré et par le rôle actif de l’enseignant. Il ne s’agit pas de produire des exposés magistraux descendants, mais d’une démarche dans laquelle l’enseignant guide les élèves tout au long du processus d’apprentissage par des explications, et démonstrations consciemment verbalisées (dans la phase nommée « modelage ») ainsi qu’une pratique guidée puis autonome, enrichie de rétroactions régulières.
Contrairement à certaines idées reçues, l’enseignement explicite est centré sur les élèves. L’enseignant prend ses décisions en fonction de leurs besoins et de leur progression. Cette approche vise à rendre visibles (« explicites ») les contenus (objectifs, étapes, démarches) ainsi que les processus de pensée nécessaires à la réalisation des tâches, levant ainsi les implicites, souvent sources de difficultés, notamment pour les élèves les plus fragiles.
Quelles sont les étapes-type d’une séquence d’enseignement explicite ?
Ouverture de la leçon
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Modelage
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Pratique guidée
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Pratique autonome
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Clôture de la leçon
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Pourquoi l’enseignement explicite est-il pertinent au collège et au lycée ?
Issu d’observations et d’expérimentations en classe, l’enseignement explicite a fait l’objet de nombreuses recherches scientifiques démontrant son efficacité pour l’apprentissage de nouvelles notions, y compris pour des tâches complexes mais aussi l’apprentissage de comportements. Les sciences cognitives confirment l’intérêt de cette approche, notamment par la prise en compte de la charge cognitive.
Les synthèses de recherches identifient des stratégies clés : présentation des objectifs, modelage, vérification de la compréhension, pratiques régulières. Leur impact positif est établi dans divers domaines (mathématiques, lecture, écriture) et pour divers publics. L’enseignement explicite s’avère efficace aussi bien pour des tâches fortement structurées que pour des tâches faiblement structurées, par l’enseignement explicite des stratégies.
Nous vous proposons plusieurs ressources pour illustrer la mise en œuvre de l’enseignement explicite en physique-chimie :
Ressources du groupe de travail « La physique-chimie au lycée »
À venir en 2025-2026
Ressources du groupe d’expérimentation pédagogique (GEP)
Collège :
Lycée :
Sources utilisées dans la rédaction de l’article :
- L’enseignement explicite : de quoi s’agit-il, pourquoi ça marche et dans quelles conditions ? Synthèse de la recherche et recommandations (P. Bressoux). Conseil scientifique de l’éducation nationale, 2022.
- Enseignement explicite [Livret académique]. Académie de Paris, 2023.
- Enseignement explicite : pratiques et stratégies (M. Bocquillon, C. Baco, A. Derobertmasure, M. Demeuse). De Boeck Supérieur, 2024.
- Ressources Canopé sur l’enseignement explicite : Appliquer l’enseignement explicite en classe – Série CanoTech