PHYSIQUE - Troisième
II - Électricité et vie quotidienne (durée conseillée : 16 h)
L’électricité est présente dans la plupart
des actes quotidiens. Son utilisation demande de respecter impérativement des
règles de sécurité. Celles-ci ne peuvent être maîtrisées qu’après une analyse
rationnelle des éléments qui constituent une installation électrique.
Après avoir pris conscience du rôle des
résistances, l’élève comprendra à partir d’expérimentations ce qu’est une tension
alternative, comment on l’obtient et comment on peut la transformer pour la
transporter ou l’adapter pour alimenter différents appareils.
Il sera amené ensuite à prendre conscience de l’aspect énergétique d’une installation
domestique.
II-1 - Notion de résistance ( 4 h )
EXEMPLES D’ACTIVITÉS |
CONTENUS-NOTIONS |
COMPÉTENCES |
Quelle est l’influence d’une résistance dans un circuit électrique ? |
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- Introduire dans un circuit simple des “résistances” de valeurs différentes et mesurer les intensités. Comment varie l’intensité dans une résistance quand on augmente la tension appliquée ? - Construire point par point, puis acquérir
éventuellement à l’ordinateur la caractéristique d’un dipôle. Tous les matériaux ont-ils les mêmes propriétés de résistance ? - Mesurer la résistance de divers fils
métalliques. |
Notion de résistance électrique. Caractéristique d’un dipôle. Qualités conductrices des matériaux. |
Savoir que l’intensité du courant dans
un circuit est d’autant plus faible que la résistance du circuit est plus
élevée. Schématiser un montage permettant de tracer
une caractéristique. Savoir que tous les matériaux n’ont pas les mêmes propriétés conductrices d’où un choix selon l’utilisation souhaitée. |
Commentaires
Les notions de circuit, de tension, d’intensité
et de dipôle ont été introduites au cycle central. L’étude est maintenant prolongée
par la mise en évidence d’un lien simple courant-tension pour un dipôle particulier
déjà rencontré à l’occasion des montages effectués en technologie.
Le concept de résistance permet de préciser
les comparaisons entre les propriétés de conduction des matériaux qui ont été
présentées de façon qualitative en A1.2.
La notion de résistivité est hors programme
de même que l’étude des associations de résistances.
L’expérimentation sera d’abord effectuée
en continu mais on notera ultérieurement que la loi d’Ohm reste valable en alternatif,
tant pour les valeurs instantanées que pour les valeurs efficaces.
Un dipôle est dit ohmique si sa caractéristique
est de la forme U=RI, R étant un paramètre qui caractérise le dipôle dans des
conditions physiques déterminées. La résistance R est en particulier fonction
de la température, ce qui explique que l’on n’obtienne pas une caractéristique
rectiligne si l’on soumet un dipôle ohmique à des tensions qui engendrent un
échauffement non négligeable, cet effet étant particulièrement sensible dans
le cas du filament d’une lampe.
La mise en œuvre d’un fusible est une première occasion de constater la conversion
d’énergie électrique sous forme thermique (effet Joule).
II-2 - Le " courant alternatif " ( 6 h )
Volontairement l’expression utilisée comme titre de cette rubrique est celle qui est employée dans la vie courante. Cependant compte tenu de l’objet d’étude, le terme scientifiquement approprié est “ tension alternative ”.
EXEMPLES D’ACTIVITÉS |
CONTENUS-NOTIONS |
COMPÉTENCES |
Qu’est-ce qui distingue la tension fournie par le “secteur” de celle fournie par une pile ? |
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- Comparer les effets d’une tension alternative
à ceux d’une tension continue en utilisant un générateur TBF, une diode
DEL, un moteur - Représenter graphiquement les variations d’une en fonction du temps. Que signifient les courbes affichées par un oscilloscope ? - Utiliser un oscilloscope sans balayage, puis avec balayage. - Effectuer des déterminations de tension maximum, de période et de fréquence à Que signifie l’indication d’un voltmètre utilisé en position « alternatif » ? - Avec des tensions alternatives d’amplitudes différentes, mesurer la valeur maximale Umax à l’oscilloscope et lire l’indication U d’un voltmètre alternatif, calculer le rapport A=Umax / U Comment est produite une tension alternative telle que celle du secteur ? - D éplacer un aimant près d’une bobine. Comment une alimentation branchée sur le secteur peut-elle jouer le même rôle qu’une pile ? - Utiliser un transformateur de rapport
modéré avec une très basse tension et dans les deux sens. |
Tension continue et tension variable au
cours du temps. Tension alternative périodique. Signification d’un oscillogramme. Fréquence f définie comme le nombre de
motifs par seconde. Pour une tension sinusoïdale, un voltmètre alternatif indique la valeur efficace de cette tension. Cette est proportionnelle à la valeur maximum. Le déplacement d’un aimant au voisinage d’un circuit conducteur permet d’obtenir une tension variable dans le temps. Le transformateur ne fonctionne qu’en
alternatif , sans modifier la fréquence. |
Identifier une tension continue, une tension
alternative. Construire une représentation graphique
de l’évolution d’une grandeur. Montrer à l’oscilloscope la variation d’une tension au cours du temps. Reconnaître à l’oscilloscope une tension
alternative. Savoir que les valeurs des tensions alternatives
indiquées sur les alimentations ou sur les récepteurs usuels sont des
valeurs efficaces. Produire une tension par déplacement d’un
aimant. Citer quelques emplois des transformateurs. |
Commentaires
On désigne par courant alternatif un courant
variable dont le sens s’inverse au cours du temps. On utilise en pratique des
courants alternatifs périodiques et le plus souvent sinusoïdaux.
Toute manipulation directe sur le secteur
est interdite ; pour toute visualisation le concernant, il convient d’utiliser
des transformateurs protégés.
On pourra montrer les oscillogrammes de tensions alternatives
non sinusoïdales, par exemple celle engendrée par un alternateur de bicyclette.
La relation U=Umax/A (A ³1) sera étudiée expérimentalement et explicitée
sous la forme A=Ö2 seulement
pour une tension de même forme que celle du secteur (tension dite sinusoïdale).
II-3 - Installations électriques domestiques (durée conseillée : 6h)
EXEMPLES D’ACTIVITÉS |
CONTENUS-NOTIONS |
COMPÉTENCES |
Quelles sont les caractéristiques des prises du secteur (à deux ou trois bornes) ? |
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- Mesurer la tension entre les différentes
bornes (manipulation professeur). Comment sont constitués les circuits électriques utilisés à la maison ? - Etude d’une installation domestique
sur document ou sur maquette. - Observer le rôle des conducteurs et des isolants dans une installation. - Etudier sur une maquette en très basse tension le rôle de la prise de terre et du disjoncteur différentiel. Que signifie la valeur exprimée en watts (W) qui est indiqué sur chaque appareil électrique ? - Comparer les ordres de grandeur des puissances nominales inscrites sur divers appareils domestiques. À quoi correspond une facture d’électricité? - Rechercher sur la facture familiale la “puissance souscrite” et identifier les appareils qui pourront fonctionner simultanément. - Lire les indications d’un compteur d’énergie
électrique. |
Distinction entre le neutre et la phase.
Valeur efficace et fréquence de la tension du secteur. Montage en dérivation. Spécificité des matériaux employés dans une installation électrique. La mise à la terre du châssis protège de certains risques électriques. La puissance (dite nominale) indiquée sur un appareil est la quantité d’énergie électrique qu’il transforme chaque seconde dans ses conditions normales d’utilisation. L’intensité qui parcourt un fil conducteurs ne doit pas dépasser une valeur déterminée par un critère de sécurité. L’énergie électrique transformée pendant
une durée t par un appareil de puissance constante P est égale au produit
E = t P. |
Distinction entre neutre et phase. Les installations domestiques sont réalisées
en dérivation. Identifier une mauvaise isolation et une cause de court-circuit. Savoir qu’il est indispensable que le châssis métallique de certains appareils soit relié à la terre. Le watt (W), unité de puissance du SI. Connaître le rôle d’un coupe-circuit. Être capable de calculer l’énergie électrique transformée par un appareil pendant une durée donnée et de l’exprimer dans l’unité du S I le joule (J) ainsi qu’en kilowatt-heures (kWh) |
(1) Le commentaire ci-dessous précise les conditions de cette évaluation.
Commentaires
On commence dans cette rubrique à donner
une signification quantitative au concept d’énergie en mentionnant l’unité d’énergie
et en reliant l’énergie électrique à d’autres grandeurs physiques. On peut noter
que l’unité d’énergie est également mentionnée à propos de la valeur énergétique
des aliments.
Dans le langage courant, on parle de “consommation
d’énergie ” et même de “consommation d’électricité ”. Les observations effectuées
permettront d’expliquer que l’énergie ne disparaît pas mais est transformée
et l’on mentionnera la nature de cette transformation.
En courant continu, la puissance électrique
transformée est égale au produit UI. En courant alternatif, elle est égale a
k UI (valeurs efficaces) avec k<= 1, k=1 correspond au cas d’un appareil
purement résistif, ne produisant que des effets thermiques . Le nom du coefficient
k (facteur de puissance) n’a pas à être mentionné.
On se limitera donc en fait à utiliser l’expression P=UI, en veillant toutefois
à préciser que celle-ci n’est valable strictement que pour un appareil dont
les effets sont purement thermiques et qu’elle est une bonne approximation pour
de nombreux appareils domestiques. On est ainsi capable d’évaluer l’intensité
efficace qui traverse un appareil branché sur le secteur à partir de sa puissance
nominale : I » P / 2 3 0 .
La loi de conservation pour l’intensité étudiée en quatrième s’étend aux courants
variables (dont l’intensité est fonction du temps). Elle reste une excellente
approximation pour les valeurs instantanées des courants de fréquences faibles
(en particulier pour le courant du secteur). En revanche, de même que la loi
d’additivité des tensions, elle n’est valable pour les grandeurs efficaces que
dans des circuits résistifs. Le professeur n’aura pas à rentrer dans ces considérations
dans la mesure où tout calcul relatif à la répartition des tensions et des intensités
dans un réseau électrique est exclu au niveau du collège. On tire toutefois
une conclusion pratique importante des remarques précédentes si on note que,
l’énergie consommée dans une installation domestique l’étant principalement
sous forme thermique, il est possible d’effectuer une approximation qui confond
les divers appareils avec des résistances. Cette approximation permet d’estimer
l’intensité du circuit principal à partir des puissances nominales P des divers
appareils : l’intensité efficace traversant chaque appareil est donnée par la
relation I »
P/U et celle dans le circuit principal est
voisine de la somme des intensités en dérivation. En ce qui concerne une installation
domestique, la conclusion est que l’on obtient une estimation de l’intensité
du circuit principal en effectuant le quotient par 230 de la puissance totale
de l’installation.
La relation E = tP constitue à ce niveau
une définition, elle ne fera donc pas l’objet d’une vérification expérimentale.