CHIMIE - Troisième


II - Comportement chimique de quelques matériaux
(durée conseillée 17 h)

Parmi les critères qui permettent de choisir un matériau pour réaliser un emballage alimentaire, la question qui se pose spontanément est celle de son caractère inerte, vis-à-vis de l’air extérieur d’une part, de son contenu d’autre part.
De telles questions seront nécessairement soulevées par les élèves : pourquoi le cuivre n’est-il pas utilisé dans l’emballage alimentaire ? Pourquoi l’acier des boîtes de conserves ne rouille-t-il pas ?
Leur formalisation conduit à dégager le concept de réactivité chimique et à analyser la réactivité de quelques matériaux, vis-à-vis du dioxygène de l’air d’une part (rubrique A2.1), vis-à-vis des solutions aqueuses d’autre part (rubrique A2.2).
Un des objectifs premiers de la chimie est de préparer de nouvelles substances à partir d’autres substances, d’où les notions de corps pur, de réaction chimique, de réactifs et de produits. Le contenu scientifique des rubriques A2 et A3 a été choisi  pour que les élèves, à la sortie du collège, sachent identifier une réaction chimique et la distinguer d’une transformation physique.
La constatation du changement d’aspect du milieu étant en général insuffisante pour attester du caractère chimique d’une transformation, des expériences complémentaires sont le plus souvent nécessaires. Une telle analyse ayant été faite, le caractère chimique d’une transformation est en définitive consigné dans l’existence de formules chimiques différentes pour les produits et pour les réactifs.
On retiendra en tant qu’objectifs de connaissance pour le collège dans ce domaine :
- toute substance chimique est caractérisée en nature et en nombre d’atomes par une formule qui indique sa composition.
.- une formule chimique telle que H2O ou CuO indique la composition d’un corps : il y a toujours respectivement deux atomes d’hydrogène pour un atome d’oxygène et un atome de cuivre pour un atome d’oxygène dans tout échantillon des corps précédents, quel que soit son état physique. La formule chimique donne la composition d’un corps pur en précisant la nature et les proportions de chaque espèce d’atome constituant le corps pur ;
- lors d’une réaction chimique, on observe un réarrangement entre les assemblages d’atomes, la nature et le nombre des atomes étant conservés (dans un souci de simplification, le terme élément n’est pas utilisé). Ce réarrangement est traduit par l’écriture d’une équation-bilan. Pour les réactions chimiques concernant les ions, le principe général de conservation de la charge électrique est vérifié.
- pour un petit nombre de composés moléculaires, déjà étudiés dans le cycle central (H2 , O2 , N2 , H2O , CO2), la formule est associée à une entité qui peut être isolée et dont la représentation géométrique qualitative sera présentée ;
- pour des solides tels que les oxydes métalliques, la structure microscopique est trop complexe pour être décrite au collège.

II-1 - Réactions de quelques matériaux avec l’air ( 8 h )

EXEMPLES D’ACTIVITÉS

CONTENUS-NOTIONS

COMPÉTENCES

Que se passe-t-il quand le fer rouille ?

 

- Observer des faits courants associés à la rouille.
- Etudier expérimentalement les conditions de formation de la rouille.
- Observer l’oxydation complète et à l’air humide d’un échantillon de laine de fer.

Quel autre type d’emballage ?
Un exemple : l’aluminium.

- Observations courantes.
- Etude documentaire sur l’aluminium.

Les métaux peuvent-ils brûler ?

- En respectant les règles de sécurité, faire brûler dans l’air de faibles quantités de métaux divisés (fer, cuivre, zinc et aluminium).
- Faire brûler un fil de fer dans le dioxygène pur.
- Faire des mesures de masse lors d’une combustion de laine de fer dans l’air.

Peut-on faire brûler sans risque les matériaux d’emballage ?

- Etude documentaire : danger de la combustion de certaines matières plastiques.
- Faire brûler dans un récipient couvert de petits échantillons de carton, de polyéthylène, de polystyrène.

Oxydation du fer dans l’air humide. Facteurs de formation de la rouille. L’apparition de taches de rouille correspond à une réaction chimique : l’oxydation du fer par le dioxygène de l’air.

Composition de l’air.

L’aluminium s’oxyde à l’air. Il se forme une couche superficielle d’oxyde imperméable qui protège l’intérieur du métal.

Réactions exoénergétiques de métaux avec le dioxygène.
Influence de l’état de division d’un métal sur sa facilité de combustion.
Conservation de la masse au cours d’une réaction chimique.
Formules des oxydes ZnO, CuO, Al2O3 et Fe3O4

des réactions d’oxydation du zinc, du cuivre de l’aluminium et du fer.


[Sciences de la vie et de la Terre : besoins nutritifs en énergie et en matière environnement : explosions dans les silos]

Réactions de matériaux organiques avec le dioxygène.
[Sciences de la vie et de la Terre : énergie libérée par l’oxydation des nutriments]
Réactifs.
Réaction chimique.
Produits.
[Sciences de la vie et de la Terre : activité cellulaire et réactions chimiques]

Identifier l’oxydation du fer dans l’air humide comme une réaction chimique lente.
Comprendre pourquoi le fer pur non protégé ne convient pas pour un emballage : l’oxydation du fer par le dioxygène de l’air en présence d’eau conduit à la formation de rouille. Il y a corrosion.
Connaître la composition en volume de l’air en dioxygène et diazote.

Comprendre le rôle protecteur de l’oxydation superficielle de l’aluminium.

Interpréter la combustion des métaux divisés dans l’air comme une réaction avec le dioxygène.
Savoir que la masse est conservée au cours d’une réaction chimique.
Savoir que lors d’une réaction chimique les atomes se conservent.
Connaître les symboles Fe, Cu, Zn et Al.
Interpréter les équations-bilans d’oxydation du zinc, du cuivre et de l’aluminium en termes de conservation d’atomes.

Prendre conscience du danger de la combustion de certaines matières plastiques.
Identifier ces transformations comme des réactions chimiques.
Vocabulaire : réactifs, produits.
Reconnaître la formation de carbone et de dioxyde de carbone.
Savoir qu’il se forme aussi de l’eau et parfois des produits toxiques.

Commentaires

Le professeur fera apparaître ces transformations comme des réactions chimiques (et non physiques) en utilisant dans la mesure du possible plusieurs critères : apparition de nouveaux corps, identifiables par un ensemble de caractéristiques nouvelles, appelés produits de la réaction, disparition de réactifs.
À ce niveau, le terme d’oxydation désigne l’action du dioxygène. Le professeur établira en un premier temps un bilan qualitatif des réactions chimiques sous la forme :

métal + dioxygène ----> oxyde métallique.

Après avoir introduit les symboles de quelques métaux, on expliquera la signification des formules des oxydes ZnO, CuO, Al2O3 e t Fe3O4 : l’oxyde de zinc contient autant d’atomes de zinc que d’atomes d’oxygène (le professeur évitera soigneusement de parler de “molécules ZnO”). On pourra conclure en écrivant :

2Cu + O2----> 2CuO
2Zn + O2 ----> 2ZnO
4Al + 3O2 ----> 2 Al2O3
3Fe + 2O2 ----> Fe3O4


L’élève devra être capable de comprendre la signification de ces formules en tant que bilan (conservation des atomes) mais aucune mémorisation de ces équations n’est exigée. En ce qui concerne l’oxydation du cuivre, on ne mentionnera, dans un souci de simplification, que la réaction qui conduit à l’oxyde de cuivre (II).
Dans le même esprit, on pourra se contenter d’écrire le bilan de la combustion qui conduit à Fe3O4, en mentionnant que cet oxyde n’est pas le seul solide formé.
Pour ce qui est de la conservation de la masse, il ne saurait être question de “ démontrer ” ce qui est, dans ce cadre d’étude, un principe.
Tout ce qui peut être dit à propos d’une expérience telle que celle de la combustion de la laine de fer est que le résultat de celle-ci, compte tenu de sa précision, n’est pas en contradiction avec le principe.
Les matériaux organiques cités dans le programme donnent par réaction à chaud avec le dioxygène notamment du dioxyde de carbone et de l’eau. Ceci met en évidence la présence d’atomes de carbone et d’hydrogène dans ces matériaux.
Pour l’élève, l'observation de combustions, déjà effectuée en classe de quatrième, est la première occasion de rencontrer le terme énergie dans le cadre des programmes de physique-chimie. Il est important d’habituer les élèves à employer un vocabulaire correct.
La confusion entre chaleur et température, issue du langage courant, ne peut pas être ignorée. Le professeur se rappellera que, dans un contexte scientifique universitaire, le terme chaleur désigne un transfert d’énergie sous forme microscopique désordonnée. En principe, il ne serait donc pas incorrect de dire qu’un récipient que l’on chauffe reçoit de la chaleur. Néanmoins, l’expérience pédagogique indique que l’emploi de ce vocabulaire conduit les élèves à se représenter de façon implicite la chaleur comme un fluide qui se transfère et se conserve, ce qui est faux. Pour éviter ce type de confusion, il est conseillé au professeur de dire qu’un corps chauffé reçoit de l’énergie.
Incorrecte pour la chaleur, l’image mentale du fluide qui se conserve n’est pas inadéquate en tant que première approche du concept d’énergie.
Dans la suite du programme, le terme énergie sera rencontré dans d’autres contextes : énergie et mouvement (B1), énergie et électricité (B2), énergie et lumière (B3).

II-2 - Réactions de matériaux avec quelques liquides (9 h)

Les liquides utilisés dans cette étude sont des solutions aqueuses acides ou basiques.

EXEMPLES D’ACTIVITÉS

CONTENUS-NOTIONS

COMPÉTENCES

Les matériaux réagissent-ils avec les solutions acides ? avec les solutions basiques ?

   

- Mesurer le pH de quelques solutions acides et basiques usuelles(en particulier, boissons et produits d’entretien) ; observer l’effet d’une dilution sur le pH.
- Mettre en évidence le caractère conducteur de ces solutions.
- Lire des pictogrammes de sécurité.

- R éactions chimiques de l’acide chlorhydrique avec le fer et le zinc, mise en évidence des produits de réaction.
- R éactions chimiques de l’aluminium avec la soude (expérience professeur).
- Absence de réaction observable de certaines matières plastiques et du verre avec l’acide chlorhydrique et la soude.

Comment mettre en évidence les ions présents dans le milieu avant et après ces réactions ?

- Mettre en évidence la présence d’ions  chlorure et d’ions métalliques par des  réactions de précipitation.

Comment interpréter les réactions du zinc et du fer avec l’acide chlorhydrique?

- Utiliser les résultats des tests de présence d’ions pour interpréter les réactions du zinc et du fer avec l’acide chlorhydrique.

Notion de pH.
Sécurité d’emploi des solutions acides ou basiques. Précautions à prendre lors des dilutions.
[environnement : danger pour le milieu naturel présenté par les solutions trop acides ou trop basiques ]

Réactions chimiques de certains métaux avec des solutions acides ou basiques.
Inertie chimique de certains matériaux utilisés pour l’emballage.
[environnement : pollution engendrée par leur abandon]

Formules de quelques ions.

Quelques tests de reconnaissance d’ions.

Équations - bilans.

Conservation des atomes et de la charge.

Identifier les solutions acides (pH inférieur à 7) et les solutions basiques (pH supérieur à 7).
Savoir que des produits acides ou basiques concentrés présentent un danger.

Réaliser une réaction entre un métal et une solution acide et reconnaître un dégagement de dihydrogène.
Mettre en œuvre des critères pour reconnaître une réaction chimique. Distinguer réactifs et produits.
Être conscient de la pollution engendrée par l’abandon de matériaux non dégradables.

Citer les constituants d’une solution d’acide chlorhydrique et d’une solution de soude. Connaître les formules des ions H+ + ,HO- - ,Cl- - ,Na+ + ,Zn2+ Cu2+ ,Al3+ ,Fe2+ et Fe3+ .

Écrire les équations-bilans de l’action entre l’acide chlorhydrique et le fer ou le zinc.

Savoir que lors d’une réaction chimique, il y a conservation des atomes et de la charge électrique

Commentaires

La molécule HCl est appelée chlorure d’hydrogène dans la nomenclature systématique (règle de l’UICPA) ; la terminologie usuelle donne le nom d’acide chlorhydrique à sa solution aqueuse. Elle donne de même le nom de soude à la solution aqueuse d’hydroxyde de sodium.
A ce stade, les bilans des réactions seront écrits en toutes lettres, par exemple :
fer + acide chlorhydrique ----> dihydrogène + chlorure de fer.
Pour leur interprétation, ces équations chimiques seront d’abord écrites par le professeur en prenant en compte la mise en solution de certaines substances, par exemple :
Fe + 2 H+ + 2Cl - ---->H2+ Fe 2+ + 2 Cl -
On écrira ensuite les équations-bilans en ne faisant apparaître que les espèces réagissantes, par exemple :
Fe + 2 H+ ----> H2+ Fe2+
À ce niveau, on n’utilisera pas le terme d’oxydation pour les réactions des métaux avec l’acide chlorhydrique. Il n’est pas utile de soulever le problème de la solvatation des ions. En particulier, on écrira l’ion hydrogène H+
En dehors des réactions indiquées (réaction entre une solution d’acide chlorhydrique et le fer ou le zinc), aucune compétence générale relative à l’établissement d’équations-bilans comportant des ions ne sera exigée.